Varsovie : la mairie interdit les croix chrétiennes et tous les symboles religieux dans les bâtiments publics

La mairie de Varsovie interdit les croix chrétiennes dans les bâtiments publics

Le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski a interdit l'affichage de symboles religieux, tels que les croix chrétiennes, à l'hôtel de ville et dans les bâtiments publics. Les prières seront également proscrites lors des évènements organisés par la mairie.

Le 8 mai dernier, le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski a annoncé que l'affichage de symboles religieux dans les bâtiments publics de la ville serait désormais interdit.

Ainsi, les croix chrétiennes ne pourront plus être accrochées aux murs, ce qui est courant dans les bureaux de l'État en Pologne, rapporte le quotidien polonais Gazeta Wyborcza. Les membres du personnel ne pourront également plus afficher de symboles religieux dans leurs bureaux. En outre, tous les événements officiels ne pourront plus inclure des prières.

Cette interdiction ne s’applique, toutefois, pas aux symboles religieux portés par les membres du personnel, tels que les colliers, les tatouages ​​ou les brassards. "Varsovie est ainsi la première ville de Pologne à adopter une telle mesure", a déclaré Monika Beuth, porte-parole du maire.

Cette interdiction a provoqué une vague de critiques. Des groupes conservateurs, des partis d'opposition et même des députés européens ont exprimé leur désaccord. Le leader du PiS Jarosław Kaczyński a notamment accusé Rafał Trzaskowski ainsi que le Parti populaire européen (PPE) de vouloir "détruire la religion et la foi des gens".

De leurs côtés, les députés Michał Wawer et Roman Fritz ont déclaré que cette interdiction portait atteinte à la liberté de croyance et de religion du peuple polonais.

Le président du parlement polonais Szymon Holownia a également critiqué cette mesure. "Je pense que cette décision est inutile", a-t-il déclaré.

"J'ai trouvé un grand nombre de croix sur les murs du Sejm. Même si personnellement je n'accrocherai pas de croix dans les bureaux publics, je ne pense pas qu'aujourd'hui en Pologne nous ayons besoin d'une guerre pour savoir si les croix doivent être démontées des murs."

En réponse à ces critiques, le maire Rafal Trzaskowski, également leader adjoint du parti centriste Plateforme civique (PO), a affirmé que cette décision visait simplement "à lutter contre la discrimination plutôt que de cibler la religion".

Sur X, il a rappelé que la Pologne est un État laïc et que "personne ne conteste les droits des personnes à leurs croyances religieuses, mais quiconque accède à une fonction publique devrait se sentir dans une position neutre".

Salma El Monser

Crédit image : Shutterstock/ Marek Szandurski

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